Pour financer un projet ou faire face à des difficultés, une association a parfaitement bien la possibilité de recourir à l’emprunt. Pour cela, elle peut s’adresser à un établissement bancaire, à une autre structure associative et même à ses adhérents. Bien évidemment, elle doit tenir compte de ses besoins pour le choix de la solution de financement adaptée. Décryptage.
Association loi 1901 : à qui s’adresser pour emprunter ?
Il n’y a rien qui empêche une association loi 1901 de souscrire un emprunt pour financer ses activités. Plusieurs possibilités s’offrent d’ailleurs à la structure. En effet, il lui est tout à fait possible d’emprunter auprès d’une banque, d’une autre association ou bien auprès d’un de ses membres. Si le prêt sert à financer une activité d’intérêt public, elle peut également emprunter auprès d’une collectivité territoriale.
Un prêt bancaire
Comme les entreprises et les particuliers, les associations ont toute liberté pour solliciter un prêt auprès d’une institution bancaire. En ligne ou traditionnelles, les banques proposent généralement différentes alternatives de financement à la structure associative. À court, à moyen et à long terme, ces solutions peuvent servir à financer ses besoins de trésorerie, de fonctionnement courant et ses investissements importants. En tout cas, le crédit bancaire qu’elle a contracté doit répondre à ses besoins de financement.
Un emprunt auprès d’une autre association
Rien n’interdit d’effectuer un prêt entre associations, tant qu’il reste exceptionnel. Néanmoins, les organismes prêteur et emprunteur doivent prendre plusieurs précautions pour cette démarche. Ainsi, il faut que l’organisme associatif prêteur s’assure que son acte ne met pas en danger ses finances. L’accord du conseil d’administration se révèle en plus indispensable pour l’accomplissement du prêt. Mais encore, il importe d’établir un contrat de prêt qui permettra de se faire rembourser en justice (si besoin).
Quant à l’organisme associatif emprunteur, il doit vérifier ses possibilités de remboursement et élaborer un plan de remboursement réaliste et viable. De même, l’accord unanime des membres du conseil d’administration est requis pour la validation du principe et du montant du prêt contracté. En outre, en cas de difficultés financières, il se doit d’informer la structure prêteuse. Et ce, afin de lui permettre de prendre les mesures nécessaires pour limiter la casse.
À noter qu’un prêt entre associations, du moment qu’il demeure exceptionnel, peut s’effectuer contre rémunération.
Emprunter auprès d’un de ses adhérents ou dirigeants
L’association peut aussi demander un prêt auprès d’un de ses membres ou dirigeants. Bien entendu, elle doit prendre les mêmes précautions que pour un prêt entre associations. Autrement dit, examiner ses comptes et des possibilités de remboursement et conclure un contrat de prêt sous forme de contrat sous seing privé.
L’emprunt peut se faire avec ou sans intérêt. Dès lors, si un taux d’intérêt est prévu entre les parties, il doit absolument être inférieur aux taux bancaires. Pour définir ce taux, il suffit de se référer à l’indice des prix, du taux du livret A ou LDD.
Bon à savoir
Si c’est un dirigeant qui prête l’argent à l’association, le prêt sera considéré comme une convention spéciale entre l’association et ses dirigeants. Dans ce cas, il convient de joindre le contrat de prêt et un tableau d’amortissement de l’emprunt à l’annexe comptable.
Comment une association doit-elle procéder pour souscrire un emprunt ?
Avant de penser à souscrire un emprunt, l’association doit d’abord en démontrer l’utilité. Après quoi, l’organe de direction compétent pourra effectuer une délibération sur les besoins de financement et les modalités de collecte. Il est alors indispensable que cette décision indique les mentions suivantes :
- Le montant du prêt
- Le calendrier des remboursements
- Le cas échéant, les conditions de souscription auprès des emprunteurs (autres associations, adhérents, dirigeants, etc.)
En principe, ce sont les statuts (ou éventuellement le règlement intérieur) qui désignent l’organe habilité à autoriser ce type d’opération. À défaut, il appartient à l’assemblée générale d’approuver l’emprunt et d’habiliter la personne qui tient le compte associatif à signer le contrat de prêt.
À noter que pour les associations reconnues d’utilité publique, cette opération nécessite :
- L’approbation de l’assemblée générale
- La délibération du conseil d’administration
- L’approbation administrative du préfet
Emprunt : quelles sont les solutions pour les associations ?
Comme mentionné plus haut, il est crucial de prendre en considération les besoins de financement de l’association loi 1901 avant de choisir telle ou telle solution d’emprunt. Dès lors, si la structure est en plein démarrage ou souhaite mettre en place un nouveau projet, un crédit à moyen terme est l’idéal. Il en va de même si elle a besoin de liquidités pour le développement de ses activités. Les alternatives en matière de prêt à moyen terme sont en plus légion : contrat d’amorçage associatif, contrat d’apport associatif, crédit-bail mobilier, etc.
En ce qui concerne les investissements, il convient de privilégier les subventions d’investissement ou les crédits d’investissement. Dans ce second cas, une garantie financière est en général demandée, ce qui n’est pas toujours évident. C’est pourquoi les organismes associatifs doivent trouver une personne pour se porter caution. À l’instar des particuliers, des entreprises, un de leurs dirigeants, une collectivité territoriale …
Pour faire face à des décalages de trésorerie (règlement tardif d’une subvention publique, retard d’encaissement…), différentes options sont envisageables. À savoir les facilités de caisse, découverts bancaires autorisés, avances sur subvention et garanties CAP TRESO ou SOGAMA (Société de Garantie Mutuelle des Associations).
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