Depuis son apparition voilà quelques années, le terme « ubérisation » se retrouve associé à de nombreux secteurs d’activité. Récemment, ce phénomène lié à la transformation numérique a aussi fait sa grande entrée dans le monde du sport. Si bien que les fédérations sportives sont obligées de suivre la tendance et de réadapter leur mode de fonctionnement et d’organisation pour répondre à l’évolution des comportements.
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Vers l’ubérisation du monde du sport ?
Tirant son origine de la société américaine Uber Technologies Inc. mieux connue sous le nom de « Uber », l’ubérisation est un néologisme qui fait référence à la pratique commerciale consistant à proposer des services directement aux clients en utilisant les applications mobiles. Ubériser un secteur consiste donc à modifier les rapports de force existants grâce au numérique.
Avec l’entrée en scène de quelques acteurs privés tels que Hoopy Factory (plateforme de réservation en ligne de terrain de basket-ball) ainsi que des équipementiers sportifs et face au succès fulgurant du phénomène Urban Sport », les fédérations sportives craignent une ubérisation du sport. Il faut dire que ces nouveaux acteurs ont apporté des infrastructures, de la flexibilité et de la liberté aux pratiquants. Dans un monde où tout est une course contre la montre, ce renouveau a été accueilli avec enthousiasme. Ainsi, désormais, les pratiquants ont la possibilité de réserver en ligne un terrain de basket-ball aux horaires qui correspondent à leur emploi du temps. Et ce sans avoir à être dans une récurrence compétitive.
Les fédérations face à l’évolution des comportements
Face à cette démocratisation de la pratique du sport, les fédérations commencent à repenser leur modèle et sont en train de mettre en place une transformation majeure de leur méthode de travail. Subventionnées selon la performance de leurs membres ainsi que le nombre de leurs licenciés, les fédérations se sont focalisées sur l’aspect compétitif de leur activité pendant longtemps sans prendre en compte la demande de leurs adhérents : entrainements intensifs en semaine, compétition le weekend, etc. Or, ces derniers attendent autre chose que la compétition en pratiquant du sport. En effet, ils recherchent avant tout une vie associative basée sur la camaraderie et la découverte. Face à cette menace d’ubérisation, les fédérations sportives ne misent plus sur l’approche licence-club-compétition, mais optent plus pour une logique plus individualisée avec un encadrement fédéral.
Par ailleurs, le monde s’accélère et évolue constamment et la gestion du temps de chaque individu change également avec lui. En effet, il est aujourd’hui difficile de concilier sa vie personnelle avec l’emploi du temps des entraînements. Il en est de même pour les associations et les bénévoles quant à l’encadrement des adhérents. De ce fait, les horaires trop stricts ne font plus bon ménage avec cette nouvelle mode de vie. Pour répondre aux attentes et besoins de cette nouvelle typologie de pratiquants, les fédérations françaises emboitent le pas des acteurs privés et commencent à mettre en place des formules personnalisées et plus flexibles au niveau des créneaux et des compétitions. Bref, le système fédéral se veut aussi être plus proche et plus tolérant vis-à-vis des adeptes du sport.
Gestion de la billetterie
La première transformation du modèle fédéral s’observe au niveau de la réservation et de l’achat des billets lors des manifestations sportives. Cette pratique est accompagnée par l’utilisation du système « yield management ». Ce dernier est destiné à la gestion tarifaire des capacités disponibles en matière de billetterie sportive. La tarification se voit ainsi plus flexible et peut varier selon la période d’achat. Ceci représente un intérêt particulier quant à la gestion et les remplissages des gradins.
Personnalisation des parcours
Avec l’appui des nouvelles technologies, les fédérations sont en mesure de collecter des données sur le parcours exécuté par chaque sportif. En effet, les applications connectées (comme Runstatic, Runkeeper, Connected Cycle, etc.) leur permettent de mieux accompagner les membres de leur club. Créer un parcours spécifié avec les meilleurs points de ralliement sera alors simplifié.
Mise à disposition des équipements
Les fédérations l’ont compris, il est désormais primordial de donner la parole aux sportifs si elles veulent continuer à exister et évoluer. Plutôt que de contraindre leurs licenciés et futurs adeptes à se conformer à un modèle de service établi, les fédérations françaises doivent maintenant adapter leurs méthodes aux demandes de leurs « clients ». De ce fait, les fédérations ont aussi repensé leur système de mise à disposition des terrains et équipements. Les systèmes de réservation en ligne sont adoptés, et ce indépendamment des créneaux de chacun.
Toutefois, le meilleur moyen de s’adapter aux besoins des adhérents reste toujours d’interroger les membres pour savoir comment répondre au mieux à leurs attentes. Demander leur avis est un excellent moyen de montrer comment ils s’engagent et réagissent à une stratégie mise en place. Ainsi, surveiller l’utilité et la popularité des options de personnalisation est également plus facile. Une fois l’analyse des données obtenues faites, des modifications pertinentes peuvent être entreprises.
La FFBB : l’une des premières fédérations sportives à réagir et agir
Actuellement, le basket-ball est en train de vivre une montée en puissance dans l’Hexagone. Pour ne pas rater le train en marche, la FFBB est en train d’innover ses méthodes. Pour ce faire, elle mise sur le basket 3 x 3 pour trouver les élites de demain en préparation des JO de 2024. Ainsi, des SuperLeague 3 x 3 sont organisés dans chaque ville afin de permettre à tous les pratiquants de participer aux tournois et compétitions. Par ailleurs, en partenariat avec des acteurs privés, de nouvelles infrastructures sont en train d’émerger pour faire face à la saturation des gymnases.
Et ce n’est pas tout. La FFBB encourage également les collectivités locales à mettre en place des équipements permettant la pratique du basket 3 x 3 afin d’attirer de nouveaux adeptes.
En digitalisant son offre afin de se rapprocher des pratiquants et en adoptant la stratégie Freemium via l’application 3 x 3, la FFBB est en train de saisir la balle au bond pour éviter une ubérisation du basket-ball.
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