Associations : Comment gérer et optimiser votre relation bancaire

Associations : Comment gérer et optimiser votre relation bancaire

Outre l’ensemble des moyens de paiement, les dirigeants de l’association peuvent obtenir, grâce à une gestion transparente et une bonne communication avec leur banque, toute une gamme de services pour le développement de leurs activités, comme pour le fonctionnement quotidien.

L’argent au quotidien

Bien choisir sa banque

Avant d’ouvrir un compte, il est judicieux pour l’association de comparer les tarifs et services qui lui sont proposés afin d’arrêter son choix sur celui qui deviendra un véritable partenaire financier de la vie de l’association. L’un des critères de choix pourra également être l’engagement « éthique » de l’établissement financier. L’organisme bancaire est-il sous forme coopérative, mutualiste; existe-t-il des produits d’épargne solidaire, une participation au développement local et régional, des «avantages» à destination des associations ? …

Les moyens de paiement

Tout dirigeant d’association connaît à titre personnel les moyens de paiement bancaires courants. Ils ne présentent pas tous des spécificités dans le cadre associatif ni des avantages pour les associations. Le chéquier présente l’avantage de pouvoir bénéficier de plusieurs autorisations de signature, contrairement à la carte bancaire qui est strictement nominative.
Les virements et prélèvements sont les moyens de paiement à privilégier pour les associations.

La communication avec sa banque

Le Trésorier et le Président, des interlocuteurs privilégiés

La communication est un maître-mot dans la gestion financière de l’association. Le trésorier doit communiquer sur la situation financière de l’association avec pédagogie et transparence, auprès du bureau ou du conseil d’administration, des adhérents et des financeurs privés de l’association. C’est le plus souvent le trésorier, autant que le président, qui est l’interlocuteur du banquier.

Une information annuelle de base

La relation de l’association avec sa banque est fondée sur la confiance. Cette confiance s’obtient avant tout par la transparence de la gestion financière de l’association et la communication à la banque de tous les documents nécessaires à la compréhension de cette gestion.

Présenter les résultats annuels : Bilan, compte d’exploitation et annexe

Par elle-même, la banque ne connaît que les mouvements financiers figurant sur le compte de l’association. C’est une information très riche : elle montre le volume des mouvements, l’état moyen du solde, les périodes de difficultés, etc…
Mais votre banque a besoin d’autres informations financières lui permettant de connaître l’activité de l’association, sa capacité à rembourser d’éventuels emprunts, ou à dégager du résultat pour financer d’autres projets.
Les banques ont pour habitude de demander aux sociétés commerciales et plus généralement aux personnes morales de droit privé (donc aux associations) leurs comptes annuels (bilan, compte d’exploitation et annexe). Les associations ont tout intérêt à répondre à cette demande, voire à l’anticiper.

Les rapports de l’assemblée générale

Même si cela ne fait pas partie des demandes de la banque, l’association peut joindre aux résultats comptables, les différents rapports tels que le rapport moral, le rapport d’activité, ou encore le rapport financier communiqués à l’Assemblée Générale.

Préparer les rendez-vous

L’association peut avoir besoin de contracter un emprunt pour financer un investissement, d’une aide pour passer une phase difficile, mais aussi de fonds à placer en période d’excédents de trésorerie. Dans tous les cas, un rendez-vous s’impose avec la banque. Il convient alors de le préparer en réunissant tous les documents que vous souhaitez communiquer à votre banquier. Il peut s’agir du budget prévisionnel, budget de trésorerie, mais également plaquette, rapport d’activité et toute autre information permettant à la banque de bien connaitre l’association et son objet. Pensez aussi à constituer un recueil d’articles de presse mettant en valeur les réalisations de votre association.

Investir pour consolider le projet

Les bonnes questions à se poser

Si investir peut consolider le projet, l’association doit savoir pourquoi elle le fait. Car à tout investissement correspondent des charges supplémentaires et toute mauvaise évaluation en la matière peut remettre en cause l’existence même de la structure.
Avant même de rencontrer son conseiller bancaire, l’association doit déterminer le montant de son emprunt et ses capacités mensuelles de remboursement. Cette évaluation découle de l’analyse des résultats antérieurs et du budget prévisionnel de l’association. Le choix de la durée du prêt et du type de taux (fixe ou variable) dépend de divers facteurs.
Toutefois, le recours à un emprunt à taux fixe semble plus sécurisé. L’association connait ses échéances de remboursement à l’avance.

Préparer sa demande de prêt

Emprunter à une banque nécessite la constitution d’un dossier élaboré comportant une description de la cause de l’emprunt, un descriptif financier de l’association (bilans et comptes de résultat antérieurs) et les perspectives financières (budget et trésorerie prévisionnels, garanties apportées) démontrant la capacité de remboursement de l’association. La banque se livrera à une analyse précise de ces documents avant de consentir ou de refuser le prêt.
Le plan de financement prévisionnel est établi sur autant d’années que nécessite le remboursement de l’emprunt sollicité, court ou moyen terme. Il doit être établi en même temps que le tableau prévisionnel de trésorerie.

Les différentes solutions de financement

Les crédits à court (moins de 2 ans) moyen (entre 2 et 7 ans) et long terme (plus de 7 ans) sont adaptés aux financements de toutes natures, comme l’achat de matériel bureautique, informatique, pour les activités de l’association ou encore la réalisation de travaux de rénovation, voire l’acquisition du local de l’association, l’achat d’un équipement sportif.
Le crédit-bail mobilier est un moyen de financer en totalité un matériel dont le coût n’est pas trop important : matériel informatique, véhicule, matériel pour vos activités comme un four à céramique. Ce type de crédit a l’avantage de ne pas nécessiter d’apport en trésorerie au départ. Le crédit-bail immobilier : pour l’achat de locaux exclusivement. En fin de contrat, une option d’achat permet d’acquérir le bien pour une valeur résiduelle définie au départ.
Dans le cas de difficultés de trésorerie rencontrées par certaines associations propriétaires de leur immeuble, le crédit-bail immobilier peut être une solution de refinancement de l’association. En effet, l’association revend son immeuble à un organisme de crédit-bail, et règle ensuite des loyers. Bien entendu, il est impératif que l’association puisse payer les loyers en question.
Les Prêts locatifs sociaux (PLS) permettent de financer les opérations de construction, d’acquisition ou de réhabilitation de logements sociaux.

Identifier les difficultés de trésorerie

Il existe trois raisons fondamentales qui peuvent expliquer que l’association rencontre des difficultés de trésorerie : un déséquilibre commercial, des investissements non financés ou une insuffisance en fonds de roulement. Le plan de trésorerie est l’outil indispensable à tout responsable associatif pour bien gérer sa trésorerie. Il constitue le complément indissociable du budget prévisionnel, car si ce dernier permet de vérifier l’équilibre du budget sur l’ensemble de l’exercice, seul le plan de trésorerie permet d’anticiper la situation du compte en banque mois par mois

Les solutions pour faire face

Le découvert ponctuel

Le découvert ponctuel est de très loin la solution la plus onéreuse et la plus risquée. Il correspond à la tolérance de la banque envers le passage du solde du compte de l’association au négatif, sans que celui-ci n’ait été anticipé ni négocié avec la banque. Il dépend donc totalement de sa bienveillance à l’égard de l’association et de la confiance qu’elle lui accorde.

Le découvert autorisé

Le découvert autorisé équivaut à un crédit qui serait accordé par la banque pour faire face, par exemple, à un décalage de trésorerie ou à l’utilisation anticipée d’une rentrée de fonds non encore perçue. Pour bénéficier des conditions de ce crédit, moins onéreuses que le découvert ponctuel, il est nécessaire d’avoir eu l’accord de la banque, qui demandera que les modalités de remboursement soient fixées, éventuellement par écrit.

La facilité de caisse

La facilité de caisse est souvent utilisée pour faire face à des difficultés de trésorerie de courte durée. Elle autorise une situation débitrice pendant plusieurs jours par mois, souvent 15 jours maximum.

Les outils financiers de France Active

L’association France Active a été créée en 1988 pour soutenir les porteurs de projets facilitant l’insertion par l’économique et la création d’emplois. Les solutions financières qu’elle propose ont pour but de favoriser l’accès des associations aux circuits de financements bancaires traditionnels et peuvent être utilisés, notamment, pour financer des besoins en fonds de roulement lié à la création ou au développement de l’association.

Bien placer son argent

Quel produit pour quel besoin ?

Une large palette de produits bancaires existe, dans laquelle l’association devra choisir celui qui convient le mieux à ses capacités. A titres d’exemples, les plus connus sont les suivants :

Le livret A

Ce placement, le plus connu de tous, constitue souvent le produit de base des associations en raison de ses avantages : il permet une épargne à court terme, disponible à tout moment, ne présente aucun risque en capital et le taux de rémunération est connu à l’avance. Toutefois, le taux est actuellement faible. Lorsque son montant dépasse 76.500 €, l’association est fiscalisée sur les intérêts relatifs au capital dépassant cette somme. 

Bon à savoir

Les conditions de souscription de ces produits financiers sont différentes entre une association et un particulier, et varient en fonction des banques.

Les Fonds communs de placement

Les fonds communs de placement (FCP) sont des copropriétés de valeurs mobilières. L’association qui achète des FCP ne détient donc pas des titres d’une société mais seulement une quote-part du fonds.

Les obligations

L’obligation correspond à un titre d’emprunt émis par les sociétés privées ou publiques, par l’Etat (les OAT : Obligations Assimilables du Trésor) ou encore par les collectivités locales.

Les placements solidaires (crowdfunding)

Avec les placements solidaires,  l’association peut choisir d’allier rendement et plus-value solidaire. En choisissant ce type de placement, l’association peut en effet contribuer à soutenir des projets orientés vers l’insertion, le logement, la solidarité, l’écologie ou d’autres secteurs à forte vocation sociale, souvent tenus à l’écart du système bancaire classique.

L’association n’a pas pour objet de placer de l’argent. Elle peut placer ses excédents de trésorerie, sans pour autant utiliser des outils risqués. La responsabilité du président peut être mise en cause si les placements réalisés sont de nature très risqués en cas de perte de valeur significative.

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